Une présentation s'impose

Je n’ai pas toujours su que je deviendrais sexothérapeute.
À vrai dire, ce métier, je ne le connaissais même pas. Longtemps, il m’a semblé inexistant, ou du moins invisible. Et pourtant, en relisant le fil de ma vie, je réalise qu’il était déjà là, en creux — dans mes intuitions, mes questions, ce sentiment de décalage qui m’a longtemps habitée.

​

Pendant des années, j’ai cru que quelque chose clochait chez moi.
Je me posais mille questions. Ce que je vivais, ce que je ressentais, ne collait pas avec l’image idéalisée de la sexualité qu’on m’avait transmise : celle des contes de fées, d’un amour linéaire, évident, presque automatique. Une vision souvent patriarcale, lisse, silencieuse. Je ne m’y reconnaissais pas. Et petit à petit, j’en suis venue à croire que je n’étais pas "normale".

​

Ce décalage m’a longtemps pesé.
Il y a une dizaine d’années, j’ai franchi le pas : j’ai consulté une sexologue. Ce que j’y ai trouvé n’a pas répondu à toutes mes attentes, mais cette démarche a ouvert une brèche. Elle m’a permis de commencer à déconstruire ce que j’avais cru être des vérités. C’est là que le mouvement a commencé.

​

J’ai alors décidé de me former.

Pas pour les autres, pas encore. Pour MOI. Je voulais comprendre. Comprendre mon corps, mes émotions, mes besoins. Trouver des mots, des repères, un ancrage. Mieux me connaître pour mieux me relier. J’ai avancé pas à pas, portée par une quête intime : mettre en lumière mes zones d’ombre, faire la paix avec ce qui en moi résistait à la norme.

​

Pour moi, la sexualité est un sujet naturel, vivant, fluide. Même lorsqu’elle est douloureuse ou confuse, elle mérite d’être accueillie avec douceur.

​

Et puis, avec les années, en observant autour de moi, en continuant à me former, c’est devenu une évidence : ce qui m’avait transformée pouvait aussi servir à d’autres. J’ai eu envie de transmettre. De faire circuler ce que j’avais appris, expérimenté, traversé. De proposer un autre regard sur l’intime — plus nuancé, plus libre, plus vivant. J’ai construit, à mon image, l’espace que j’aurais aimé rencontrer : un lieu d’écoute, d’exploration, de lien, sans injonctions ni tabous. J’ai pris le temps de laisser émerger une pratique qui me ressemble : libre, mouvante, incarnée.

Je crois profondément qu’il n’existe pas une seule manière de vivre sa sexualité, mais une infinité de chemins, à tracer avec curiosité, douceur et liberté. Très jeune adulte déjà, la sexualité m’interpellait. Je me souviens d’une visite à Afflecks Palace, à Manchester : un lieu foisonnant, alternatif, où la sexualité s’exposait sans honte, dans toute sa diversité. Ce jour-là, j’ai compris qu’elle pouvait être aussi un espace de liberté, de jeu, de créativité et c’est cela que j’essaie aujourd’hui d’amener dans ma pratique.

​

J’apprends encore, tous les jours.
Chaque personne que j’accompagne me transforme. Je suis profondément reconnaissante du chemin parcouru, de la bienveillance que j’ai appris à m’offrir, et de la confiance que d’autres me confient à leur tour.

​

Mon approche est à mon image : sensible, curieuse, créative, vivante. Et surtout, en constante évolution — comme tout ce qui touche au vivant.​​​